Samedi 30 novembre ! Notre Anjou arbore un soleil voilé avec 7° et un vent léger aux saveurs printanières. Après un déjeuner rapide, j’enfourche mon vélo et file vers la Loire, belle à chaque saison et à chaque heure du jour. Sous un ciel d’un bleu pastel, très pâle, c’est un fleuve d’argent qui m’accueille. Je voudrais rouler tout l’après-midi pour profiter de cette beauté, mais, assistance électrique oblige, en cette saison fraîche, je suis limitée à… 50 km!. De levées en chemins, je ne vais pas quitter le fleuve sur les 2 rives.
L’observation m’amène à une conclusion : pauvre nature! sait-elle qu’il existe des saisons? Où en est-elle? Sent-elle que l’hiver commence?
Les arbres n’ont pas encore perdu leurs feuilles. Beaucoup, comme les lilas, arborent même les feuilles vertes de l’été. Les marronniers et les figuiers se contentent de rouiller. Les saules, agitent des feuilles qui se dorent. Les peupliers, si vite dépouillés pourtant, ont seulement perdu le plumet terminal, et, dans le vent, bruissent de toutes leurs feuilles à mon passage.
Pourtant demain, c’est décembre et les branches devraient se dresser nues depuis des semaines. Il n’y a pas si longtemps je faisais apprendre à mes élèves « …et le vent de novembre emporte les dernières feuilles mortes »
Mais c’est la flore des larges bermes herbeuses qui m’étonne le plus. J’y trouve quasiment les fleurs des quatre saisons. La douceur de température à incité les fleurs d’été à nous gratifier d’une nouvelle floraison tandis que les celles d’automne continuent à s’épanouir. Avec étonnement, je me penche sur des petites pâquerettes, prémisses du printemps, qui étalent leurs collerettes au soleil. Quant au pissenlit, il fleurit d’un bout de l’année à l’autre!
La botanique, je l’ai découverte avec ma mère, quasiment à ma naissance ! Et c’est bien la première fois que je pourrais faire un bouquet avec des silènes et des églantines , des achillées et des pâquerettes, des pissenlits et campanules!
Réchauffement climatique? à cause ou non des activités humaines? je n’engagerai pas le débat! Mais, pour qui daigne ouvrir les yeux , une évolution rapide est indéniable!
J’ai passé d’excellentes heures en pleine nature, le long de « ma »Loire, me gavant de sensations et j’ai fait des observations intéressantes. Je n’ai rencontré ni un cycliste, ni un piéton en ce début d’après-midi ensoleillé de samedi. Je n’ai croisé que des voitures, vitres fermées, dont les occupants, enfermés dans leur petite boîte avec la clim et sans doute la musique, n’ont pas pu s’apercevoir combien la nature était belle et l'air vivifiant en ce faux automne printanier du dernier jour de novembre.