Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Non, les antibiotiques, ce n'aurait pas du être automatique!

De plus en plus souvent, on lit des rapports médicaux, révélant  l’inquiétude des médecins,  voyant que la résistance aux antibiotiques progresse partout sur la planète. Conférence mondiale sur les maladies infectieuses, communiqué de l’OMS, tous se montrent très pessimistes. Les bactéries sont des organismes intelligents et résistants qui savent s’adapter et développer des mécanismes de défense face aux antibiotiques. Or, elles sont entrées en résistance et beaucoup sont devenues multirésistantes. La France est un des plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe, une bonne part d’entre eux pour des maladies d’origine virale sur lesquelles ils n’ont aucune efficacité. On en consomme beaucoup trop trop et dans des conditions inadaptées, en conséquence,  les microbes sont en train de gagner « la course contre les antibiotiques ».

J’ai trouvé un chiffre officiel: 70 millions de boîtes d’antibiotiques prescrites en France au premier semestre 2010 et ça ne doit pas être amélioré, malgré le slogan « les antibiotiques ce n’est pas automatique » Cette même année on avait estimé que 25 000 décès en Europe avait été causés par des agents infectieux devenus résistants.

 

En 2010 aussi, on a utilisé 1067 tonnes d’antibiotiques à usage vétérinaire  C’est que la consommation animale a maintenant dépassé celle des hommes. Pourtant toujours en 2010 la Commission européennes avait décidé de diminuer la consommation animale de 25 % en 5 ans! Malgré cela, dans les élevages intensifs, les antibiotiques sont souvent présents du jour de la naissance jusqu’au jour de l’abattage, surtout pour les lapins, porcs et poulets.

 

Il faudrait réagir car, depuis 20 ans, la médecine le reconnaît, il y a eu aucune molécule nouvelle découverte. Et le traitement antibiotique devient inefficace dans de nombreuses maladies aussi bénignes qu’une otite, une infection urinaire ou pulmonaire. « Le monde s’achemine vers une ère postantibiotique, estime Keiji Fukuda, sous-directeur général de l’OMS pour la sécurité sanitaire. Des infections courantes et des blessures mineures qui sont soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer. »

 

Dans mon adolescence, j’ai connu le début de la pénicilline, le traitement miracle qui guérissait en deux jours…. de tout, pensait-on , j’ai été émerveillée par la découverte de  la streptomycine capable même de guérir une méningite tuberculeuse. 

Jeune institutrice, j’ai constaté les dérives des parents de mes élèves qui imploraient le médecin pour avoir des antibiotiques pour toute affection, infection douleur! J’ai connu des médecins qui précédaient même la demande. Pourtant on savait  déjà qu’il fallait garder les antibiotiques pour leur usage.  Par chance, j’avais un excellent médecin de famille, devenu un ami, très concerné par le  problème des antibiotiques et des « somnifères ». C’est pourquoi j’essayais d’expliquer aux parents,  sans aucun résultat.

Nous évoquions ce problème l’autre jour avec une amie de mon âge, ex-institutrice  de CP comme moi, elle en ville, moi dans un tout petit village. Nos souvenirs étaient les mêmes:  nous appelions nos petits des années 1950/70 « la génération antibio/théralène. » Non content de les gaver d’antibiotiques pour un rien, les parents leur mettait dans la bouche chaque soir  leur sacro-sainte cuillerée de Théralène.  

 J’avais 3 enfants, de l’âge des leurs,  je leur expliquais pourquoi je refusais de les rendre accro aux médicaments. Mais c’était en pure perte. Maintenant on nous annonce qu’à l’avenir, on pourra de nouveau mourir d’un panaris ou d’une otite et je trouve cela navrant.

Les commentaires sont fermés.