J’ai suivi avec sympathie l’exploit de Robert Marchand ces jours derniers, battant son propre record de l’heure à vélo. On s’extasie: 26,9 km/h de moyenne à… 102 ans. Je n’ai pas été étonnée car, dans un documentaire, j’avais apprécié ce qui dirige sa vie: hygiène et simplicité, dynamisme et volonté, philosophie souriante, et amour de la Vie,
C’est avec intérêt que j’ai découvert les les paroles d’une directrice d’un laboratoire Inserm à son sujet, paroles que tant de personnes plus ou moins âgées devraient méditer.: «On vieillit comme on a vécu … Les prédispositions génétiques ne jouent que pour 30% des performances… Tout le reste, c’est l’attitude face à la vie».
Hier, Gisèle Chaleyat, vieille dame de 96 ans, participait à l’Emission pour Tous sur France 2. C’est une des fondatrice des Verts, venue à l’écologie par le féminisme ( créatrice de la première liste 100% femmes dans les années 70), toujours militante active et enthousiaste. Il suffit de regarder son visage pour dire: aucun doute, elle aussi est l’artisan de sa longévité.
Le secret de ces grands vieillards? tous le livrent avec les mêmes mots: S’engager, faire quelque chose d’utile, (parti politique pour elle, sport pour Robert Marchand) continuer à être intégré dans la société et avoir envie de se battre…. bref, en un mot, continuer à vivre
En revenant sur le passé et en regardant autour de moi, je pense qu’effectivement , on vieillit comme on a vécu mais aussi … comme on choisit de vieillir!
Je suis navrée en voyant tant d’amis ne plus s’intéresser à rien, ne plus vouloir rien savoir du monde qui les environne … si ce n’est pour le critiquer et …traverser les ans avec un regard éteint, dans une petite vie étriquée où chaque jour qui passe apporte une perte de mobilité et d’équilibre, de mémoire et de concentration donc de possibilité de réflexion.
C’est par un exemple personnel que je termine cette note. Ma mère, à 95 ans, a fait un accident de santé fatal à cet âge. Après quelques jours, l’interne qui m’a reçue, m’a accueillie avec ces mots: «tout va bien, elle se remettra très vite" et a ajouté en souriant …. "il n’y a que les sacrées bonnes femmes comme votre mère qui s’en sortent ». En quelques jours, il avait jugé ma mère et tout résumé en 3 mots « sacrées bonnes femmes »!
Et il est vrai que les ami(e)s qui ont vieilli comme elle, avaient la même vie simple, le même dynamisme, la même volonté, la même dignité en toutes circonstances, la même activité à un âge très avancé, une curiosité d’esprit qui manque à tant de gens et par dessus tout un amour de la vie qui les avait aidées à surmonter toutes les épreuves.
Santé fragile, deuils, problèmes divers, ils (elles) avaient eu - et certain(e)s largement - leur part de malheurs, mais rien n’avait altéré cette faculté de vivre pleinement, avec intérêt et bonheur, chaque seconde de leur vie.
Dans le stock de pensées que j’aime bien, 2 concernent ces vieux qui savent ne pas devenir des vieillards:
« Etre vieux, c’est d’abord se sentir vieux »
« Pour que la vie vous aime, il faut aimer la vie …
et vous aimer un peu ».
Commentaires
Bonsoir,
Et comme on dit chez nous "les chiens ne font pas des chats" ! je me rends bien compte en lisant tous vos messages que votre maman vous a transmis le gène de "sacrée bonne femme", car vous l'êtes à n'en pas douter. Vous avez une vision très aiguisée et juste de notre pauvre monde. J'adore vous lire car vous m'amenez à plus de réflexion sur le pourquoi du comment.
Amicalement.