Notre pays est parmi les plus forts consommateurs mondiaux de médicaments. Publiées au mois de septembre, ce sont les conclusions, d’une étude concernant 600 000 personnes. Oui, nous ingurgitons 48 boites par personne et par an donc achetons trois milliards de boites par an. La France est l’un des pays dans lequel “les prescriptions et l’usage irrationnels sont les plus prévalents »
La surconsommation de médicaments est estimée à 40% en France selon l'Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament). Bon nombre ne sont prescrits que pour répondre à des "symptômes comme l'anxiété, l'insomnie ou même le mal de dos... donc fort contestables".
Une personne sur 3 consomme des somnifères de manière chronique! “Or, les médicaments psychotropes sont des médicaments qui influent sur le système nerveux central et qui y modifient certains processus.”
Pourquoi est-ce beaucoup plus qu’en Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas et pays nordiques? Cette boulimie n’est pourtant pas une fatalité.
Les principales responsables sont les personnes agées, Plus de 90% de plus de 80 ans consomment en moyenne 10 à 12 comprimés par jour. “Cette comsommation a doublé entre la fin des années 1990 et l'année 2011, elle est deux fois plus importante en France que dans les pays scandinaves.”
Pourquoi sommes nous une fois de plus, l’exception française? Il y a 3 causes principales:
- la fâcheuse tendance française qui veut que chaque consultation chez un médecin se traduise par une prescription
- la pression énorme des patients eux-mêmes, ou de leurs familles
- l’insistance des laboratoires pharmaceutiques.
Quel médecin peut dire, sans risque de perdre un patient, qu'il lui supprime un traitement pris en préventif . La plupart des patients âgés pensent que la chimie enlève les maux d’un claquement de doigt. Un médecin hospitalier affirme même que “30% des patients, après une hospitalisation reprennent leur vieille ordonnance et non pas la version “épurée” que nous leur avions donnée”
On sait que la moitié des prescriptions sont inutiles voire dangereuses. “Au-delà de trois à quatre molécules prises ensemble, on ne connaît plus leur façon de réagir”.
Le résultat, ce sont 10% des hospitalisations dues aux médicaments, 15 000 à 30 000 morts par an ( pas d’études faites en France, pourquoi?? ). En comparaison, 3600 personnes sont mortes dans un accident de la route en 2012 et on prend des mesures pour faire baisser ce nombre!
Pour les personnes agées, ce sont presque 50% des hospitalisations car «le pourcentage de sujets âgés à risque d’accident médicamenteux dépasse les 80% après 80 ans.»
Je cotoie beaucoup de “vieux” de mon âge, dans mes actiivités de club et d’association. Je suis toujours choquée en voyant tant d’amis ingurgiter des dizaines de comprimés multicolores, parce que , disent-ils...“ à nos âges, il faut prendre des précautions!”
Et demain je citerais des exemples.
Commentaires
Ah le lobby tout puissant de l'industrie pharmaceutique !
Les laboratoires sont des entreprises commerçantes, donc plus on consomme de médicaments, plus leurs bénéfices sont importants. Il est là le réel problème. Un laboratoire n'est pas un philanthrope animé de l'intention de guérir le monde. Non, son but est d'obtenir coûte que coûte l'autorisation de mise sur le marché de la molécule découverte 10 à 15 ans auparavant (temps nécessaire à tous les essais pré-cliniques et cliniques), même s'il doit cacher quelques effets secondaires et indésirables, pour obtenir la reconnaissance du monde médical et surtout couvrir tous les investissements faits à perte tout au long de la recherche et des essais.
Reste ensuite à convaincre l'ANSM, ce qui semble facile, puis convaincre les médecins prescripteurs par des visiteurs médicaux zélés du bienfondé thérapeutique du médicament.
Voilà, la boucle est bouclée.
La médecine allopathique s'est totalement perdue ses dernières années et oublie totalement de soigner le patient : à quoi cela sert-il de soigner le symptôme si on ne soigne pas la cause ? Masquer une cause n'est pas soigner et encore moins guérir : si j'ai mal au ventre, m'enlever la douleur n'enlèvera pas l'origine de la douleur.
Merci Nathalie pour vos commentaires pertinents et votre fidélité. D'accord avec vous, la médecine allopathique a perdu son âme à cause du mercantilisme des laboratoires et la "parcellisation" du corps ( avec un spécialiste pour chaque partie) empêche de reconnaître qu'une personne est un tout et que la cause est plus importante que le symptôme