« Ce qui émeut dans le désert, c’est que la nature n’y a pas été abîmée. Elle est comme elle était avant l’homme. Comme elle sera après lui. Si l’homme était amené à disparaître, l’évolution continuerait. La nature, en tout cas, ne regretterait pas son bourreau. »
Quand on désespère un peu du monde actuel, il faut relire Théodore Monod qui a tout deviné de l'évolution de notre société.
Théodore Monod était un écologiste avant l'invention du mot. Déjà, en 1939, il écrivait un article sur la protection de la nature dans le journal de l’IFAN (Institut français d’Afrique noire). Et en 1941, il en signait un qui s’intitulait «L’action de l’homme sur le climat»… C’était 60 ans avant que les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne se penchent sur cette question !
« Cette nature qui est, en fait, un capital précieux, légué par le passé, et dont nous demeurons comptables vis-à-vis de l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis»
Cette phrase fait écho à celle du Chef Seattle en 1854 , répondant au gouvernement américain qui lui proposait d'abandonner sa terre aux blancs et promettait une "réserve" pour le peuple indien.
" Nous n'héritons pas de la terre de nos ancètres,
nous l'empruntons à nos enfants"
Pour celà, dit Monod:
« Nous devons apprendre à respecter la vie sous toutes ses formes : il ne faut détruire sans raison aucune de ces herbes, aucune de ces fleurs, aucun de ces animaux qui sont tous, eux aussi, des créatures de Dieu. »
Monod était un écologiste chrétien antimilitariste et engagé!
Il a été un soutien pour de multiples causes en disant:
"Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire, pour l'honneur mais sans illusion"
Quand on lui demandait pourquoi il participait à telle ou telle manifestation :
« Je n’ai pas trouvé de bonnes raisons de ne pas y être. » disait-il!
A contre courant de toute cette pensée libérale qui nie l'homme au point de le priver de son nom en faire une "unité de travail!", il écrivait:
"Il faut toujours faire passer l'homme avant le profit ... et la croissance spirituelle avant le PNB"
Belle phrase mais Monod n'est plus là pour nous la rappeler!