C'est avec beaucoup d'étonnement que sur le site de " Planète-Infos", j'ai lu le titre suivant:
"Sandy: comment un cyclone modeste a fait trembler les Etats Unis"
Modeste … il me fallait lire l'article dont voici la première phrase:
"Suivi depuis plusieurs jours et après avoir sinistré une partie des Caraïbes, cet ouragan impressionnant par sa taille mais de faible intensité, a littéralement fait trembler les Etats-Unis en empruntant une trajectoire peu commune où l'extraordinaire densité des activités et des populations laissait entrevoir, pour certains, l'apocalypse... rien de moins".
Des mesures exceptionnelles ont été prises qui contrastent avec la faiblesse de Sandy, un cyclone de catégorie 1 avec des vents maximum de 145 km/h, très éloigné de l'apocalypse!
C'est une modeste tempête, mais elle a suivi une trajectoire peu commune, dans une région très urbanisée, avec de nombreuses activités économiques, région comprenant New-York peuplée de plus de 22 millions d'habitants. La seule chose exceptionnelle, c'est sa taille colossale (1 600 km de diamètre)
Conclusions de l'article: "Sandy est une grosse tempête mais elle affecte 20% de la population américaine et les dégâts économiques sont estimés entre 10 à 20 milliards de dollars".
On a un peu oublié qu'avant d'arriver en Amérique Sandy est passé en Jamaïque, à Haïti et à Cuba, alors qu'il était un cyclone de catégorie 2 avec des vents à 165kml/h.
A Haîti, il a déversé en moins de 24 heures plus de 50 cm d'eau de pluie, détruit 70% des récoltes et causé de lourdes pertes de bétail. Les inondations qui ont suivi, polluant les réserves d'eau potable, favoriseront le développement du choléra, épidémie qui sévit déjà sur l'île depuis deux ans.
Ces épisodes extrèmes deviennent de plus en plus fréquents; Il faut savoir que la dernière décennie a connu un nombre record de précipitations extrêmes et dévastatrices: inondations dramatiques au Pakistan en juillet 2010 (20 millions de personnes affectées et au moins 3 000 morts), Est de l'Australie en décembre de la même année (épisode le plus intense dans le pays depuis 1900).
Pour les scientifiques de l'université de Potsdam, ces épisodes de pluies intenses sont à lier avec le changement climatique, du moins aux Etats-Unis, en Europe et en Australie, où des statistiques existent depuis plus d'un siècle. Ainsi, les précipitations extrêmes ont augmenté d'un tiers au cours du siècle dernier aux Etats-Unis. Et en Europe, les pluies extrêmes hivernales ont été multipliées par huit depuis 150 ans.
La dernière information glanée dans Courrier International était peut-être, prémonitoire? En choisissant de consacrer sa une au changement climatique, le magazine alternatif "Utne Reader" a anticipé sur la tempête qui a déferlé sur la côte est américaine. La couverture de son dernier numéro montre la statue de la Liberté les pieds dans l’eau, portant un gilet de sauvetage et tenant sous le bras le livre d’Al Gore Une vérité qui dérange, alors qu’un bateau de touristes continue sa croisière dans la baie d New York comme si de rien n'était!
Le 25/10/2011, à propos de Bankgog appelé à être engloutie, j'avais écrit: "Canton, New York, Calcutta, Shanghai, Bombay, Tokyo, Hong Kong sont parmi les villes les plus exposées aux conséquences des changements climatiques, celles qui peuvent disparaître avant la fin du siècle".