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Lettre ouverte à la Directrice du Lycée franco-finlandais

Madame,

C'est avec infiniment d'émotion que découvert votre signature au bas du commentaire que vous avez laissé sur mon blog à la suite de l'article " Ecole toujours".
J'avais trouvé votre phrase si belle que je n'avais pu m'empêcher de la citer en conclusion! Vous écriviez:
"  Dans notre système, notre valeur de l'éducation, ce n'est pas noter ce que les élèves n'ont pas réussi mais par contre noter ce qu'ils ont bien fait."
 C'est exactement l'inverse chez nous, noter, sélectionner, opposer les bons et les autres en humiliant ceux qui n'ont pas réussi.
Je connais la Finlande pour avoir fait, en motorhome,  2 voyages touristiques de 2 mois ( en 1988 et 1998) dans les pays nordiques: Suède, Finlande, Norvège. Les écoles primaires sans grilles, ni portails, les élèves arrivant seuls, souvent sur leur vélos, les vélos non attachés posés le long d'un arbre, l'impression de calme qui se dégage des cours de récréation; tout cela m'a impressionné. J'ai croisé des sorties  scolaires: bavardage autour des accompagnateurs petits groupes attentifs, pas de bousculades, ni de cris.
Chez nous, ce sont les hautes grilles, le portail cadenassé, les mères en voiture amenant l'enfant à la porte de la classe, le vacarme des cours de récréation. Quant aux sorties scolaires, c'est plutôt bousculade et inattention.
Pourquoi? différence de culture, d'éducation? ce n'est posa tout!
 Chez nous, depuis quelques années, la destruction systématique de ce que l'enseignement public avait   voulu construire a commencé. L'ideal de mes grands parents: l'évolution du " peuple" ( mot noble à cette époque) par l'éducation, l'enseignement, l'information, la culture a été bafoué.
Chez nous, l'égalité des chances n'existe plus.
Chez nous, on agit conformément au souhait exprimé dans ce texte écrit en 1996 et connu en France en 2003

Centre de développement de l’OCDE - cahier de politique économique n°13-1996

 

 

Consignes pour l’enseignement:

 

"Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. "

 

"L’apprentissage à la vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants mais doit être assuré par des prestataires de services éducatifs”

Les enseignants qui resteront s’occuperont de la population rentable!”

Chez nous et chaque année davantage, l'enfant doit se préparer à être non pas un homme mais une unité de travail au service de ceux qui ont réussi. Et l'école doit être rentable!

Ceux qui peuvent payer, les nantis auront droit aux classes et aux enseignants choisis, au respect de leur personnalité et au soutien qui permet de réaliser le meilleur de soi-même
L'autre jour, un économiste reconnu a écrit que "les inégalités et les injustices n'avaient jamais été si grandes depuis l'Ancien Régime."


Enseignante retraitée, fille et mère d'enseignants, je sais que , contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, les enseignants ne sont pas responsables. De plus en plus mal formés, écrasés par des responsabilités de plus en plus grandes, avec de plus en plus d'élèves en souffrance, ils ne peuvent faire face aux dérives de la société ultralibérale.


C'est en témoignant beaucoup d'admiration pour ce que la Finlande a réalisé que je termine ma lettre.

Un enseignement qui respecte l'enfance formera des adultes responsables.

Et je vous remercie d'avoir lu mon blog et d'avoir écrit un commentaire.

Commentaires

  • Tout d’abord je voulais vous remercier infiniment que vous m’avez sité dans vôtre blogue que je trouve très interessant. Je suis aussi touchée par vôtre remarques que vous avez fait pendant vos voyages en Finlande.

    Je voulais de ma part clarifier le contexte ou j’ai dit le phrase Dans notre système, notre valeur de l'éducation, ce n'est pas noter ce que les élèves n'ont pas réussi mais par contre noter ce qu'ils ont bien fait. J’ai quitté l’lycée franco-finlandais il y a déjà six ans pour travailler au Ministère de l’Education et au Bureau national de l’Education. Les réalités de l'administration sont différentes de celles de la vie quotidienne aux écoles aussi ici en Finlande. Je sais que les municipalités et les écoles luttent au milieu tous les sortes des pressions que vous avez mentionné – malheureusement ils ne sont pas ici toute inconnue non plus. Ce qui me donne beaucoup de satisfacion dans mon travaille actuelle (comme formateur de professeurs d’histoire et sciences sociales) c’est que les future professeurs aussi bien ceux qui sont déjà dans le domaine, ils sont dévoués à leur travail. Les professeurs ne sont pas seulement des experts d’une matière mais ils sont aussi éducateurs et les adultes responsables dans leur classes. Les eleves sont des individus, mais je ne suis pas convaincue que c’est toujours bien dans le monde qui a devenu de plus en plus individualiste. A mon avis nous aurions besoin de plus en plus des compétences pour mieux faire coopération parmi les gens différentes.

    Mais aussi longtemps que la formation des enseignants est à un niveau élevé, soit en Finland soit ailleurs, depuis si longtemps je me tiens derrière mes mots !

    Merci encore que vous avez mis en place les questions concernant de l’éducation. Je pense que ca dit beaucoup des valeurs de la société comment il apprecie à la formation des professeurs et l'éducation des enfants.

  • Juste pour vous encourager dans votre recherche de bien etre des êtres humains et je vous en remercie

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