J’avais été choquée en lisant que le personnel des crèches devait maintenant être masqué. Mon expérience d’enseignante de maternelle et de CP, mes etudes de psychologie des bébés et des petits jusqu’à trois ou quatre ans me faisaient penser le plus grand mal de cette mesure. Je suis contente d’avoir trouvé l’article suivant dont je vais publier des extraits car je pense que c’est la vérité absolue et qu’on ne se rend pas compte des dégâts qu’on peut faire en masquant la figure de ceux qui s’occupent des tout petits.
C’est la Tribune de Genève qui a publie un article expliquant les conséquences possibles de la mesure sur les bébés. Le journal a interrogé la pédopsychiatre Nadia Bruschweiler-Stern qui dirige le Centre Brazelton, spécialisé sur les nouveau-nés, à Genève, et qui a “beaucoup écrit sur les interactions précoces avec les tout-petits”. Et voici des extraits de l’article de La Tribune.
« Le médecin précise :
« Je ne suis pas infectiologue et ne prends pas position pour ou contre le masque, mais je souhaite que l’on comprenne les besoins fondamentaux des enfants afin de mieux évaluer les directives en vigueur.”
Selon elle, le port du masque pourrait influer sur “l’apprentissage du langage, la capacité sociale, l’empathie, la lecture des intentions de l’autre et la régulation des émotions”.
Concrètement, explique Nadia Bruschweiler-Stern, le nouveau-né s’oriente grâce au triangle que forment les yeux et la bouche de la mère, du père, et plus tard des éducateurs en crèche. C’est à travers les “échanges dynamiques” qu’il entretient qu’il apprend “à se connecter aux autres”, par exemple à “chercher les mimiques, capter leur sens, les imiter”. Une faculté qui se développe dans les premières années de vie. “Mais comment deviner un sourire qu’on ne voit pas ? Si l’on cache la bouche, la communication est entravée”, souligne la pédopsychiatre.
Ne pas voir la bouche est “désécurisant”
La spécialiste illustre le problème à travers deux expériences : celle dite de la “still face” et celle de la “falaise visuelle”. La première consiste à présenter un visage impassible à un bébé, quelque chose qui le plonge immédiatement “dans la détresse”.
Dans la deuxième, plus complexe, “un enfant de 1 an avance sur une structure en plexiglas. À un moment, le passage devient transparent, le bébé perçoit à la fois la nouveauté et le danger. Il regarde aussitôt sa mère pour savoir comment réagir. ‘Si elle lui sourit, il continue à cheminer. Si elle affiche une mine apeurée, il s’arrête. L’expression du visage entier est un guide constant dans le développement émotionnel.’ Ne pas voir la bouche est donc ‘déroutant, désécurisant et anxiogène’ pour le bébé.”
Que faire alors face à l’obligation de porter un masque ? Pour la pédiatre, des moments “démasqués” à distance devraient être observés, par exemple lors de l’accueil de l’enfant. Ensuite, des masques transparents comme ils sont recommandés pour des personnes malentendantes pourraient résoudre une partie du problème ».
Et oui il faut si peu de choses pour déstabiliser les tout petits. Toute mère a pu observer les terreurs qui peuvent se déclencher devant un être humain dont l’aspect « diffère » des autres. Alors faut il prendre autant de risques de perturber l’avenir des tout petits? Pour moi, c’est une aberration de plus!