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Jour de mai en ... février!

Dimanche de rêve! journée radieuse, soleil dans un ciel bleu azur, vent léger et presque tiède, 15° à midi. Sommes nous bien le 22 février?

A mon lever,  je me lance un défi, un challenge, dit-on maintenant…  faire 70 km à vélo pour découvrir les crues, de la Loire au Loir! Partie à 11h, je rentre à 16h, mes 70 km en poche, la figure chaude de soleil et les yeux plein de lumières et de couleurs.

On parle de printemps précoce, précoce n’est pas le mot juste, c’est anormal. Les étoiles des ficaires et les collerettes de pâquerettes émaillent bermes et fossés, au milieu des minuscules véroniques bleues. Les pissenlits, les primevères et les jonquilles s’invitent déjà. Et des fleurs hors saison s’ouvrent ou refleurissent. comme cet  énorme pied d’escholtzia qui illumine un virage. 

Je roule entre des haies roses et blanches, prunus et épines noires, dans un doux parfum suave ponctué çà et là de l’odeur  pénétrante  des mimosas.

Plus étonnant, je « traverse » des nuages de moucherons (sans doute?), je « rencontre » un bourdon vrombissant et des « fils de la vierge » s’enroulent sur mon guidon! Mai? juin ? septembre?… je n’ai jamais vu çà en février, en 81 ans d’amour de la nature. 

Je profite au maximum des splendides paysages de ciel et d’eau: un champ de blé devenu rizière sur lequel jouent les rayons de soleil, un fossé devenu cascade qui murmure lorsque je passe, la Sarthe devenue mer qui clapote sur la route. Et tout cela au milieu des chants d’oiseaux qui  expriment leur joie. Je n’ai pas vu l’alouette dont les trilles m’ont arrêtée sur place pour mieux écouter. Moment privilégié, je n’en avais pas entendu depuis si longtemps! Y  en a -t-il vraiment en Anjou?

Ces longues heures à vélo ont passé comme un rêve et ce soir, j’éprouve encore le bonheur de ce jour de mai en février.

Un regret cependant, pas pour moi qui suis comblée par ma journée… mais en constatant l’absence de promeneurs je me suis dit qu’on ne savait plus profiter de la Nature. J’ai croisé quelques couples plutôt âgés, 2 familles avec enfants, quelques cyclistes seuls, un couple  et une famille avec 2 enfants casqués. Et c’est tout! Par contre beaucoup de voitures roulaient, fenêtres fermées et clim en marche. Peut-être les occupants s'imaginaient-ils admirer les crues? mais sans rien voir, sans rien entendre, sans rien sentir. 

 Une fois encore j’ai compris que le monde que j’avais connu n’existait plus. C’était celui  celui d’avant la télé : un lundi matin des années 60, les trois quarts de mes petits élèves seraient arrivés en parlant des crues. Et chacun aurait écrit, dessiné et un beau texte final,  illustré,  aurait décoré la classe! 

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