Silver Economie

Depuis que les ministres en charge des personnes âgées et du redressement productif ont lancé en avril, … et en grande pompe « la filière industrielle de la Silver Economie » j’ai recherché des informations pour écrire cette note mon blog.

Jusqu’à présent l’image des vieux était peu reluisante dans notre pays:  poids pour la société, inefficacité, lenteur, inadaptabilité!

 Oui, mais d’ici 2050, les plus de 60 ans représenteront 31% de la population et dès l’horizon 2015, plus de la moitié de la consommation française sera générée par des seniors. 

Si on leur propose des objets conçus pour eux, s’ils apprennent à consommer en bons Français, à devenir des acheteurs aussi compulsifs que les jeunes, on estime que 300 000 emplois en France, pourraient être créés  et que nous pourrions avoir  0,25 points de croissance grâce à cette « filière industrielle »

Après avoir perdu notre nom d’homme pour devenir des « unités de travail » quand nous étions en activité, nous voilà devenus, pauvres seniors,  « une filière  industrielle »!

Et nos économistes distingués se sont engouffrés  dans ce créneau qui va sortir la France de l’ornière où elle s’enlise 

La « Nuit du Grand Age et du Bien Vieillir » a eu lieu le jeudi 16 mai au Casino de Paris. 

Début juillet 2013, à Ivry-sur-Seine, on inaugurait la « Sylver Valley »

Et le « Train du bien vieillir, bien vivre » a sillonné la France et s’est arrêté dans 18 gares en septembre/octobre. 

«  Nous avons là devant nous un formidable gisement de croissance et d’emplois, dans un monde où les âgés comptent pour plus de 900 millions d’habitants sur notre planète", estime la ministre.

Car la Silver économie concerne l'habitat, la communication, le transport, la sécurité, les services dont les services à la personne, la distribution, les loisirs, la santé, mais également le secteur des mutuelles, les instituts de prévoyance et les assureurs!

 

Le secteur des maisons de retraite a été le premier à voir arriver des grands groupes qui affichent presqu’une taille de multinationales  et sont là pour réaliser des marges de plus en plus grandes. (A titre d’exemple en 2003, dans une maison Orpéa, un ami payait  le double de ma mère dans sa maison de retraite associative où elle avait autant de services et moins de frais annexes).

  Pour le moment, le privé commercial ne représente que 20% des établissements mais ils construisent uniquement du haut de gamme à tarifs élevés. et sont de plus en plus gourmands. De plus en plus de maisons demandent entre 75 et 120€ par jour. Même les tarifs les plus faibles augmentent : il faut compter 40 euros, minimum, par jour en 2013 contre 35 euros en 2012

C’est vrai que le pouvoir d’achat se trouve actuellement chez les seniors, surtout les jeunes seniors qui ont un revenu 25% supérieur à celui des actifs. Cela va-t-il durer? rien n’est moins sur! Car:

 

- Aujourd’hui, proportionnellement, les seniors sont  plus nombreux dans les logements sociaux que les actifs et pour beaucoup les prix demandés sont déjà trop chers 

-  Avec la réforme des retraites les futurs seniors seront limités de plus en plus dans leurs ressources

- Leur mauvais état de santé, nécessitera des frais dont une partie de plus en plus élevée restera à leur charge, s’il n’ont pas une bonne complémentaire personnelle.

En Allemagne, où les retraites sont devenues très maigres, on estime que 60% des vieux ne pourront terminer leurs jours dans une maison de retraite. Alors on a commencé à construire en Pologne des maisons à bas coût. Privés de leur famille, de leur pays de leur langue, ils appellent cela la « déportation». 

Qu’en sera-t-il chez nous?